Une délégation composée d’étudiants en fin de formation de l'Institut national de sécurité du Nigeria (INSN), accompagnée de leurs formateurs, a récemment effectué une visite d’échange à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Tchad. Accueillis par le Président de la Commission, Belngar Larmé Jacques, entouré de plusieurs commissaires et des chefs de service, les étudiants ont eu l'occasion d'échanger sur des problématiques sécuritaires régionales.
La cheffe de la délégation nigériane a d'abord présenté les membres de son groupe avant de décrire brièvement le rôle majeur de l’INSN. Cet institut, situé à Abuja, est reconnu non seulement pour la formation de cadres qualifiés en sécurité nationale mais aussi pour son positionnement comme un centre de formation pluridisciplinaire, collaborant avec des agences de renseignements civiles et militaires au Nigeria ainsi que dans d'autres pays africains, notamment le Tchad et le Ghana. La visite s’inscrivait dans un cadre thématique dédié à la coordination des acteurs non étatiques face aux défis sécuritaires, ce qui témoigne de la volonté de renforcer la coopération régionale sur ces enjeux complexes. Pour le président Belngar Larmé Jacques, cette visite illustre non seulement la reconnaissance de la CNDH dans le domaine de la gouvernance sécuritaire, mais aussi l’importance d’une collaboration active entre les institutions de formation en sécurité et les entités politiques des pays du bassin du Lac Tchad, zone particulièrement sensible en matière de sécurité.
Par ailleurs, Dr Lambatim Hélène et le commissaire Boguel Phyrrus ont informé la délégation sur le mandat et les missions précises de la CNDH, rappelant que tant la CNDH du Tchad que celle du Niger sont uniques en Afrique pour avoir inscrit dans leurs mandats la capacité d’ester en justice au nom des victimes de violations des droits humains. Ils ont également mis en avant les multiples activités conjointes menées avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et ont souligné les outils numériques mis à disposition des citoyens, comme un site web dédié à la déclaration automatique des cas de violations des droits humains et une ligne verte destinée à faciliter la remontée rapide des informations.
Cette visite représente donc un moment de partage d’expériences et de renforcement des capacités institutionnelles, favorisant un dialogue concret entre acteurs régionaux sur la sécurisation et la défense des droits humains dans un contexte marqué par des défis sécuritaires majeurs. Elle illustre également la dynamique d’interaction entre les formations spécialisées en sécurité et les institutions de défense des droits fondamentaux, soulignant l’importance d’une approche coordonnée pour répondre efficacement aux menaces qui pèsent sur la stabilité et la paix dans la région du lac Tchad.