Une équipe de la Commission #Nationale des Droits de l’Homme conduite par la Présidente de la Sous-commission de l’Egalité et des Droits de la Femme, de l’Enfant, des Personnes Handicapées et autres Groupes Spécifiques, la Commissaire Djiguimaye Morebaye Rose a effectué ce mercredi 26 mars 2025 une visite de terrain au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de l'hôpital de l'amitié Tchad-Chine. 

Au CHU de l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine,  l’équipe de la CNDH a été reçue par le Directeur adjoint, le Docteur Dipombé Doufene entouré de l’équipe administrative. 
Après les présentations des membres des deux institutions, la Commissaire Djiguimaye Morebaye Rose a rappelé le rôle de la CNDH et situé ses missions qui sont la promotion et la protection des droits de l’Homme. 


 

Selon la cheffe de mission de la CNDH, l’existence des services spécialisés au sein du CHU de l’hôpital de l’amitié témoigne de l’intérêt que ledit centre accorde aux questions des violences basées sur le genre. Elle a exhorté le personnel à aider la #CNDH en étant disponible pour lui permettre de faire un monitoring des violences basées sur le genre afin de documenter ses rapports periodiques. La collaboration avec le CHU de l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine soutient-elle permettra aussi à la CNDH de vulgariser ses missions et d’être un conseil juridique et judiciaire de ladite institution et des victimes qui y sont prises en charge. 

Les responsables de l'hôpital ont salué la démarche de la CNDH et rappelé que le Centre Intégré de Services Multisectoriels (CISM) qu’ils gèrent existe depuis 2 ans et qu'ils sont disposés à aider la CNDH. Ils ont, par ailleurs, fait savoir que la première victime de violence sexuelle basée sur le genre a été prise en charge par le CHU de l'hôpital de l’amitié qui est le plus grand hôpital d’assistance sociale intervenant sans les apports financiers ou materiels du ministère de l'action sociale. L'hôpital s'occupe aussi des enfants abandonnés. Les cas sociaux pris en charge représentent 3 millions de FCFA par mois. Bien que le CHU manque de moyens,  il puise dans ses subventions pour venir au secours des personnes vulnérables. 

Le Directeur adjoint du CHU de l’hopital de l'amitié Tchad-Chine a exhorté la CNDH de passer régulièrement pour prendre des nouvelles des victimes des violences et abus sexuels. Il a suggéré que la CNDH désigne des points focaux pour rapporter en temps réel les cas soignés par les services de santé.
Le CHU le Bon Samaritain a été le second point de rendez-vous de l’équipe de la CNDH conduite par la Commissaire Rose.

L'équipe de la CNDH a été reçu par le Directeur, le Père Yves Djofang entouré de ses collaborateurs. Pour le Directeur, le Père Yves Djofang, bien avant même que le PNUD et le Ministère de la Santé ne créent le CISM, le CHU le Bon Samaritain s'occupait des victimes de violences basées sur le genre.  Le CHU reçoit plus de 200 victimes par an. Il y'a 2 mois, informe-t-il, le CHU a pris en charge une jeune fille de 9 ans, enlevée dans le 9 ème Arrondissement puis retrouvée dans le quartier Gassi où elle a été abandonnée après avoir été violée. Le Père Yves fait remarquer que la prise en charge juridique et judiciaire des victimes fait défaut. De même, il regrette que les victimes refusent de poursuivre leurs bourreaux, appuyées en cela par leurs parents. Ce qui encourage l'impunité et la récidive. Depuis 2022, selon le responsable du CISM du Bon Samaritain,  il y'a eu plus de 200 victimes traitées,  écoutées et orientées. Un accompagnement psychologique, renchérit-il, permet de soigner l’âme des victimes pour leur redonner le gout de vivre. Le CHU dispose d’un service d'aide juridique et judiciaire et les soins et accompagnement du CISM sont gratuits et fonctionne 24 heures sur 24. Des goulots d'étranglement existent dans le volet juridique qu’il faudra lever avec l’aide de la CNDH. 

Pour la Commissaire Djiguimaye Morembaye Rose, la CNDH entend établir un cadre formel de collaboration avec le CHU pour suivre les actions du CISM du Bon Samaritain. La CNDH va se tenir aux côtés du CHU pour l’accompagner dans l'aide juridique et judiciaire des victimes mais aussi pour la formulation des avis et recommandations à l’endroit des décideurs qui en sont les destinataires. 
Il est  à relever que le CHU du Bon Samaritain a un plateau technique bien fourni au niveau de la maternité pour soigner les victimes de violences et abus sexuels basées sur le genre. En remerciant la CNDH, le Père Yves Djonfang a déclaré que c'est en mutialisant les efforts que des avancées plausibles seront constatées en matière des droits de l'Homme.

Un tour au service spécialisé pour échanger avec les responsables de l'unité a permis de comprendre l'ampleur du défi auquel sont confrontés les médecins et le personnel soignant du CHU pour venir au secours des victimes de violences basées sur le genre.