Mekila Sylvain, un garçon de 8 ans, enlevé dans une ferme aux environs du pont bélilé, pour être réduit aux travaux forcés comme enfant bouvier par un propriétaire de troupeaux, a été retrouvé par un cultivateur derrière les bœufs dans la zone de Dourbali et conduit à la CNDH.  




Le mardi 15 juillet 2025, un enfant nommé Nekila Sylvain, fils de
Emmanuel (ressortissant de Doba) et de Mamadjibi Lucie, a été retrouvé après environ 5 mois de disparition. Enlevé depuis le mois de mars 2025 au quartier Amdroumane, près du Pont Belilé, cet enfant âgé de 8 ans a été retrouvé par un cultivateur qui l’a découvert marchant derrière des bœufs dans un champ situé près du village Doungoul, dans la localité de Dourbali. 

Informée, l’antenne de la CNDH de Dourbali a saisi la justice locale qui a pris en charge le dossier. Le petit garçon était devenu un éleveur par la volonté d'un homme. Il retrouve ce mardi 29 juillet 2025 ses parents. La cérémonie a été présidée par le Président de la CNDH en présence du Bureau Exécutif et quelques Commissaires de la CNDH. Mekila SYLVAIN retrouve le sourire après six mois passé en brousse avec les bœufs. 

Devenu malgré lui un enfant bouvier, gardant le troupeau d’un homme qui l’avait enlevé à sa famille, le petit garçon affirme avoir puis subi des traitements inhumains et dégradants. L'antenne CNDH de Chari Baguirmi a été saisi et les démarches ont été menées auprès des autorités judiciaires de Dourbali pour le ramener à N'Djamena.
A N'Djamena, la CNDH a confié le garçon à ARED, spécialisé dans la réinsertion d’enfants enlevés exploités dont le représentant à N’Djaména a pris en charge le petit garçon, le temps de retrouver les parents du malheureux enfant qui ont été retrouvé dans le village des environs du pont Bélilé. 

 L’auteur de l’enlèvement qui exploitait l’enfant loin des parents a reconnu les faits après avoir été confronté à sa victime et aux parents de ce dernier. Selon le propriétaire des troupeaux, il aurait demandé aux parents de lui permettre d’adopter leur enfant. En effet, les parents de l’enfant travaillent dans la ferme de cet esclavagiste aux environs du pont Bélilé. Selon lui, « Il y a de cela quelques mois, je ai demandé au père de me donner son enfant pour que je le convertisse à l’islam. Il a marqué son accord. Je lui ai dit que je m'occuperai bien de son enfant. Il m’a confié son fils et je lui ai confié quelques bœufs. J’ai laissé l’enfant à Dourbali avant de rentrer à N’Djaména. Je lui rendais visite chaque fois que je pouvais. Il y a quelques jours, L’enfant a fui vers 15 heures. » 
Le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Belngar Larmé Jacques a indiqué que la place de l’enfant est à l’école mais non pas derrière les bœufs. D’après le président de la CNDH, « L’âge de l’enfant ne lui permet pas d’être derrière les bœufs. Si on t’a donné l’enfant c’est pour l’éduquer mais non pas pour l’exploiter. 

Un enfant de cet âge ne mérite pas d’être mis derrière les bœufs. Même ton propre fils ne mérite pas un tel sort. Tu as demandé d’adopter l’enfant et son père te l’a donné ». Le président de la CNDH a salué l’esprit de collaboration avec l’ARED qui est un exemple de collaboration agissante efficace. Il a également loué les efforts de la sous-commission charge de la promotion de l’égalité et droit de la femme, de l’enfant, des personnes handicapées et autres groupes spécifiques qui a permis de localiser la famille du petit garçon pour aboutir à cette cérémonie de retrouvaille.