La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Tchad a organisé ce jeudi 31 juillet 2025, à l’hôtel de l'amitié, une importante Journée de réflexion, d’échanges et de mise en place d’un cadre de concertation avec les Organisations de la Société Civile (OSC) et les Associations de Défense des Droits de l’Homme (ADH), visant à instaurer une synergie d’actions efficace dans la promotion et la protection des droits humains.


Cette activité, réalisée en partenariat avec le Projet d'Appui au Parlement et aux Processus Électoraux (PAPPE) et mise en œuvre par le Centre européen d’Appui électoral (ECES), s’inscrit dans une dynamique de promotion d’une gouvernance démocratique au Tchad. Ce projet vise principalement à étendre le champ des libertés fondamentales en soutenant les acteurs qui veillent à leur application pratique sur le terrain. L’objectif global de la journée était de favoriser un dialogue structuré entre la CNDH et les ADH, afin de renforcer la coopération et de poser les bases d’un cadre formel de concertation, propre à maximiser la protection des droits de l’homme, en associant davantage ces acteurs dans la lutte commune pour le respect des libertés.

Lors de cette rencontre, plusieurs points essentiels ont été abordés, dont la présentation du mandat et des attributions de la CNDH aux organisations présentes, qui ne disposent pas toujours d’une compréhension claire de ce cadre institutionnel, ce qui nuit à une collaboration fluide. Les échanges ont également porté sur les activités menées par les ADH, les défis quotidiens auxquels elles font face dans la défense des droits de l’homme et leurs attentes vis-à-vis de la CNDH, dans une optique d’accompagnement mutuel et de complémentarité d’actions. La démarche visait aussi à définir collectivement les objectifs, les modalités de fonctionnement et le format opérationnel d’un cadre de concertation pérenne. Cette ambition d’instaurer une synergie d’actions est essentielle, car elle permet de capitaliser sur les forces de chaque acteur, d’éviter la fragmentation des efforts, et d’assurer une réponse coordonnée et efficace face aux défis complexes liés aux violations des droits humains au Tchad.

Dans son allocution, la présidente du comité d’organisation, Estelle Abdelkader, a souligné la dimension collaborative et collective de cette initiative, qui découle d’un travail concerté marqué par une responsabilité partagée. Elle a insisté sur l’importance de cette journée comme moment clé d’information et d’échanges entre les acteurs engagés. De son côté, la coordinatrice du Centre européen d’Appui électoral (ECES) Mme. Madjiguene Thiam a rappelé que la tenue de cette journée coïncidait avec un contexte exigeant une mobilisation accrue des acteurs pour mieux protéger les droits humains, notamment suite à la transition politique en cours. Elle a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas uniquement d’échanger des idées, mais de poser les fondations d’un cadre structuré de dialogue et d’actions conjointes durables. Le chef de l’équipe gouvernance de la délégation de l’Union Européenne, M. Javier Medrano Adan, a quant à lui affirmé l’engagement de l’UE pour la promotion des droits de l’homme au Tchad et en Afrique, en mobilisant des ressources financières concrètes, et a salué le rôle central de la CNDH, espérant un fort engagement de son président pour garantir ce respect quelle que soit la conjoncture.

Le président de la CNDH, Belngar Larmé Jacques, a insisté sur l’importance d’une meilleure connaissance mutuelle des mandats, attributions et modes de fonctionnement de chaque partie, indispensable pour appréhender lucidement où résident les forces et les faiblesses des uns et des autres. Il a rappelé que nombre d’organisations de défense des droits humains ne maîtrisent pas suffisamment le mandat de la CNDH, ce qui ralentit parfois la collaboration pleine et entière.Ce constat a renforcé la nécessité de cette journée et de la mise en place désormais d’un cadre de concertation capable d’améliorer la communication et la coordination entre la CNDH et les OSC/ADH. Par ailleurs, le soutien du Projet PAPPE, à travers l’appui institutionnel, le renforcement des capacités, la visibilité, la coordination et la protection des droits humains, constitue un pilier fondamental pour permettre à la CNDH de jouer pleinement son rôle dans le cadre d’une gouvernance démocratique. En résumé, cette Journée de réflexion du 31 juillet 2025 constitue un véritable tournant dans l’histoire contemporaine de la défense des droits de l’homme au Tchad, car elle institue une plateforme collaborative solide et structurée, indispensable pour relever ensemble les défis complexes liés à la promotion et la protection des libertés fondamentales dans le pays.